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 Luxure - Kay

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Kay
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MessageSujet: Luxure - Kay   Luxure - Kay Icon_minitimeLun 8 Juin 2009 - 15:52

Bon, pour faire bouger les choses un peu ici! (...avec chance! haha)

Un texte pas trop travaillé, écrit à peu près d'un seul souffle. Pour ce qui est de ce qu'est une succube exactement, allez voir wikipédia. Mais rapidement, c'est un genre de démon qui se nourrit de l'énergie sexuelle de ses partenaires, en prenant l'apparence d'amantes perdues, mortes, etc. Ici, j'ai utilisé la légende dans un contexte plus contemporain, parce que bon, j'imagine qu'elles ne sont pas toutes mortes pendant la peste noire, si? haha

J'ai voulu faire quelque chose de complètement scandaleux, mais me connaissant on se doutait bien que l'amour finirait par entrer par la porte de derrière. Hum. en fait, j'ai arrêté tout de suite après, parce que ça m'a frustrée. Donc, en fait, bon, je crois qu'une deuxième partie s'impose, peut-être même une troisième. J'ai vraiment essayé de rendre les images que j'avais en tête le plus vivement possible. Enfin. J'arrête de déblatérer. Voilà.


Succuba

La tête renversée, ses cheveux
épars sur le drap, sa bouche entrouverte souffle sans bruit. Un cri meurt dans
sa gorge. Sa vue s’embue. Elle hoquette. Un frisson presque électrique se
faufile dans tout son corps jusqu’au bout de ses orteils. Elle cambre le dos. Ses
pieds creusent le lit, elle se tord contre une menace invisible. Ses doigts s’enfoncent
dans une peau qui n’est pas la sienne. Une dernière fois, la bonne. Ses reins s’enflamment.
Un long râle. Puis, plus rien.


C’était un véritable silence d’enterrement
qui les enveloppait. Elle regardait le plafond, les yeux mi-clos. Il se releva,
l’admira encore une fois. Un voile de sueur couvrait sa peau mate. Elle était
parfaite. Une vraie déesse.


L’air un peu perdu, il s’affaira
sans mot à se rhabiller. De la salive séchait au coin de ses lèvres, ses yeux,
déconnectés de toute réalité. Elle respirait, doucement. Son visage ne trahissait
aucune émotion. Elle toucha ses lèvres de la main, exhala. Son poing se referma
sur l’oreiller. Il boutonnait sa chemise, ouvrait la bouche comme s’il voulait
lui parler, puis se ravisait.


Le baldaquin ploya sous elle. Les
draps se collaient à son corps. Lentement, sans jamais ne lui accorder aucune
attention, elle se dirigea vers la fenêtre. Elle attrapa en chemin son paquet
de cigarettes qui traînait sur la table. Passant une main dans ses cheveux,
elle en alluma une, tira longuement dessus.


Complètement nue sur le balcon de
la chambre 256, s’offrant à la ville tout entière, elle était telle une vision.
Comme la révélation d’un mystère, elle semblait éthérée. Il tendit la main vers
elle, comme pour la goûter une dernière fois. Le vent referma brusquement la
fenêtre derrière elle, coupant effectivement tout lien restant entre eux. Ses
doigts se refermèrent sur le vide, son bras retomba mollement sur son flanc.


Ses cheveux s’emmaillotèrent tout
autour de son corps. D’un geste las, elle écrasa sa cigarette sur la rampe, s’appuya
sur la fenêtre. Le bois du cadre lui creusait les épaules, le béton écorchait la
plante de ses pieds, le froid piquait son nez. Sa langue savourait encore la
dernière nicotine. Elle soupira. Satisfaite, mais incomplète.


Avec une langueur presque
inhumaine, elle revint dans la chambre déserte. La brise de l’aurore la suivit
à l’intérieur. La solitude feutrait ses pas. Il était enfin parti. Elle
détestait vraiment quand ils s’éternisaient après. Elle ne voulait rien
entendre de leurs fleurs, rien voir de leurs déclarations enflammées. Elle se
fichait complètement de leurs introspections. De toute manière, elle avait déjà
tout entendu.


Mécaniquement, ses yeux
arpentèrent la pièce. Une liasse de billets avait été soigneusement placée sur
le chevet. Elle lui jeta un regard rempli de dédain, attendit un moment. Tel un
acte de rituel, elle la prit entre le pouce et l’index, la mit prestement dans
son sac, déjà oubliée. Elle s’essuya sur sa cuisse, s’attaqua sans réfléchir à
deuxième clope.


Sous son regard fatigué, la porte
entrebâillée se referma, et la serrure tourna. Celui-ci avait été
particulièrement… collant? Accroché. Mauvais mariage, probablement. Ou un amour
impossible, peut-être. En fait, tout revenait au même, rien de trop compliqué. L’amour,
l’amour, l’amour. Toujours l’amour, et encore l’amour.


Mais la façon dont il l’avait
regardée l’avait mise mal à l’aise. Elle détestait se voir dans leurs yeux et
mettait habituellement un point d’honneur à éviter leurs regards trop
insistants. Mais son étreinte avait traduit une urgence qu’elle n’avait jamais
sentie. Elle n’avait pas pu s’en empêcher, elle avait ouvert les yeux, les
avait plongé jusqu’au plus profond des siens.


L’horreur lui avait parcouru l’échine.
Une peur liquide lui avait glacé les membres. Puis il s’était enfoncé en elle,
et une toile incandescente s’était plaquée derrière ses paupières. Elle l’avait
mordu pour se venger de ce qu’il réveillait en elle. Le goût âpre du sang l’avait
tout de suite ramenée à elle. Lui, il avait seulement gémi, impuissant,
ensorcelé.


Encore nue, elle se cala dans le
fauteuil à fleurs. Une troisième cigarette. Inhabituelle. Une demie suffisait
pour effacer la fadeur, une pour l’ordinaire, deux pour la lourdeur. Mais l’urgence,
le besoin si cru, elle ne savait pas quoi en faire. La fumée lui ferait
peut-être oublier… peut-être.


La chaleur d’un corps, un moment
de passion, c’est tout ce qu’elle offrait. Aucune émotion, aucune connexion
outre. Pas de compassion, pas de cœur à cœur. L’essence d’une vie, cet instant
si précis d’acmé, c’est tout ce qu’elle recherchait. Sans sympathie, sans
reconnaissance.
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Luxure - Kay
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