Hello à tous ! Vous m'excuserez d'avoir écrit un message aussi long, d'ailleurs je doute fortement que quelqu'un d'autre que Kay va le lire. Je l'ai surtout écrit parce que j'en avais bien besoin, ça m'a libérée et c'est extrêmement personnel !
Donc, bien à vous de décider de le lire ou non... J'avais des milliers d'idées pour ce sujet-là, d'ailleurs, j'ai bien failli m'écrire une lettre de bêtises à moi-même, ma vie est plutôt pathétique actuellement.
À plus !
PS: Pardonnez les erreurs dans mon texte, je l'ai pas relu, j'en avais même pas la force.
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Je passerai les salutations, parce qu’elles n’en valent même pas la peine. Connais-tu seulement mon prénom ? Je peux probablement compter sur les doigts d’une main le nombre de fois où tu l’as prononcé, excluant évidemment les fois où tu m’as demandée au téléphone. D’accord, je te l’accorde, tu le connais, tu ne ressens simplement pas le besoin de le prononcer. Que d’accusations. Mais bon, quatre ans maintenant que j’accumule le poids de notre relation, qui m’a d’ailleurs rendue malade. Et oui. C’est assez, se voiler les yeux. J’ai commencé à avoir des problèmes de santé le jour-même où mon frère m’a dit de venir avec lui parce qu’il avait un mec drôle à me présenter dans un vulgaire magasin de jeux vidéo. Il faut croire que ma petite santé mentale fragile n’a pas pu supporter de rencontrer quelqu’un comme toi, encore moins de l’aimer à la folie. C’est dur de te connaître et d’être quelqu’un de normal. Imagine être quelqu’un de très normal et penser à toi sans arrêt. L’enfer ! En effet, c’est facile être ami avec toi quand on est comme toi, soit quelqu’un avec bien peu de conscience de ce qui l’entoure, avec un fort penchant pour la consommation excessive et un je-m’en-foutisme de l’avenir quelque peu dérangeant pour quiconque a des ambitions. Parce que, oui, je m’en confesse, je t’aime toujours. La solution facile serait sans doute d’arrêter complètement de te voir et de te fréquenter, mais c’est au-dessus de mes moyens. J’ai maintenant besoin d’entendre tes plaisanteries, dont je ne suis toujours pas certaine du bon goût et de connaître les accomplissements présents dans ta vie, même s’ils sont bien rares. Tu te noies dans ta routine. Le moment est venu de te dire tes quatre vérités, celles que je tais depuis longtemps, de peur que tu réagisses mal et ne veuille plus me voir ensuite. Remarque, la notion de « me voir ensuite » est bien ironique, puisqu’on ne se verrait plus depuis des lunes si je n’étais pas là pour être dépendante de toi et de tes nouvelles.
Malgré tout, me connaître ne t’a servi à rien, puisque tu refuses de réaliser que je suis la personne qui tient sans doute le plus à toi dans ce monde, qui te veut le plus de bien et qui désire t’aider à continuer d’avancer sur le chemin où tu effectues du sur-place depuis environ dix ans. Toutefois, je ne saurais te dire si ma préoccupation à ton égard est réelle, ou si elle n’est pas plutôt une forme d’égoïsme : essayer de te faire devenir tel qu’est ma définition de « quelqu’un de bien » te serait-il aussi bénéfique qu’à moi ? Ça ne pourrait certainement pas te nuire, tu es si pathétique. Qu’y a-t-il de plus absurde qu’un adulte s’étant endetté à force d’acheter des trucs absolument pas essentiels, par exemple un divan trop cher ou une batterie extraordinaire, et qui, au lieu de régler sa dette, utilise la petite marge d’argent lui restant pour boire tel un défoncé à tous les soirs ? Tu auras beau en rire, mais tu crois que c’est intelligent, à ton âge, de boire une caisse de 24 bières tout seul en deux heures et de prendre toutes les drogues possibles? À l’occasion, disons qu’il n’y a pas de quoi en faire tout un plat, mais plusieurs fois par semaine ? En plus, tu as tellement de potentiel ! C’est ce qui rend la chose si difficile : savoir que tu es merveilleux, que tu as un grand cœur, que tu ne ferais pas de mal à une mouche, que tu es excessivement intelligent en ce qui a trait à ce qui t’entoure et que tu ne fais rien de tous ces atouts. Encore pire, tu en fais profiter à pleins de gens tous plus étranges et ridicules les uns que les autres. Des gens qui sortent de nulle part, qui apprécie ton humour et aime bien passer du temps avec toi, parce que tu es extrêmement simple et que ta maison est remplie d’objets attirants, ceux-ci ayant été achetés avec l’argent que tu n’as pas utilisé pour les choses essentielles.
En fait, plus si j’y pense, plus tu m’irrites fortement. Tu restes confiné à ta cave à ne rien faire, tu bois comme un trou alors que ton automobile ne fonctionne plus et que tu utilises l’argent pour la réparer dans le but de boire, tu remets tout à plus tard et, surtout : tu ne m’appelles pas. Tu m’aimes bien, mais rien à faire, peu importe le comportement que j’adopte avec toi, peu importe si je me dénature ou non, tu ne m’accordes aucun intérêt. Bref, que m’a apporté le fait de te connaître ? Trop. Des maux de ventre, bien des rires en raison de ton humour que j’apprécie néanmoins et, finalement, la personnalité que j’ai aujourd’hui. Je vais donc continuer à fréquenter tous les gens qui t’entourent en faisant semblant de les trouver intéressants, de manière à garder un contact indirect avec toi. Au fond, c’est moi qui suis pathétique, hein ?
Merci d'être encore là, quoi que probablement plus pour longtemps, et d'avoir été la plus grande déception de ma vie.