Le megot - Objet en quete d'auteur

Un souvenir, un megot, une clope, un amour.


Ca faisait dix minutes qu'ils etaient la tous les deux, assis sur le bout des fesses a la table du fond dans le petit bistrot de la cote d'Abraham. Tranquilement le cafe refroidissait. La serveuse, qui avait hate de finir sa soiree, remplissait nonchalemment les paniers de sachets de sucre en pensant a son loyer qu'elle n'arriverait pas a payer encore ce mois-ci.

Deux tables plus loin, le vieux Malcolm sirotait une tasse de the du Labrador avec sa femme en revassant a leur prochaine escapade a Baie Saint-Paul.

Et puis dehors, le nez colle contre la fenetre, il y avait toujours le meme pauvre vieillard qui n'osait plus rentrer depuis que la patronne le lui avait interdit. "Vous faites fuir mes clients, m'sieur." Pourtant, il aimait discuter avec la petite serveuse. Elle, au moins, le comprenait.

Tout se deroulait comme a tous les soirs dans ce petit ramassis de solitudes. Il n'y avait que les deux grands malades de la table du fond qui clochaient. On ne les connaissait pas.

D'une main, elle jouait avec sa boucle d'oreille en faux diamant pendant que de l'autre, elle tenait encore entre ses doigts aux ongles ronges la cigarette qu'elle avait allumee en arrivant. Le petit clou blanc faisait des allers-retours entre ses levres et sa main droite, laissant echapper des volutes grisatres qui brouillaient ses pensees. "Pourvu qu'on ne me colle pas un ticket", se disait-elle. Le parcometre allait expirer.

Les murs crasseux de la piece se refermaient sur eux pendant que les derniers clients reglaient la note.

1,35$. Merci.

La serveuse faisait semblant de faire de l'ordre sur les etageres pour ne pas avoir l'air de perdre son temps. Et pour s'eviter la tache d'avoir a dire "Merci de ne pas fumer, madame". Elle ne comprenait pas.

Il suppliait du regard celle qui se trouvait en face de lui, meme s'il avait l'impression de ne plus la connaitre. Il voyait bien que sa cigarette tirait a sa fin. Ses doigts crispes sur le bord du siege essayaient tant bien que mal d'eviter les vieux chewing-gums. Une legere pression dans la partie superieure de son nez lui laissait deviner que cette fois, il ne serait pas le plus fort.

Elle jeta un coup d'oeil vers la serveuse qui, derriere son comptoir, reprimait un baillement. Elle fit ce qu'il aurait voulu qu'elle ne fasse jamais. Elle approcha sa soucoupe et y ecrasa sa cigarette.

Le crepitement de la braise qui s'etouffe leur donna envie de vomir.

Ses doigts presserent fermement le megot contre la porcelaine. Il ceda, se tordit. Une sculpture post-moderne.

Il sentait tout en lui s'ecrouler.

"Michel, c'est fini."

Ses doigts se decollerent enfin du vieux megot qui avait l'air presque aussi demoli que le petit bout d'homme qu'elle laissait derriere.

Ah, presser le citron jusqu'a la derniere goutte haha

Ben tse, comme on dit, si c'est bon, autant le finir!

Sinon, triste triste pour Chez Temporel, qui aura perdu la manche contre le Faux Bourgeois... et sacrament, tiens, pour t'etre incluse dans ton texte, Dieu sait comment j'aime ca...

Ben non, la ca passe bien, on voit presque rien aller. C'est juste que je suis beaucoup trop hot pour la ligueeeee.

J'avoue que jusqu'a la toute fin, on comprend peut-etre pas trop ou pas assez ou ton megot est, mais quand meme, il a un role pas pire important en bout de ligne et bon, faut pas arreter de lire dans le milieu, tse! Ton en-tete, ou titre ou peu importe pour moi a plutot la tronche de quelque chose qui boucle l'histoire plutot que d'etre une mise en bouche, mais bon, c'est peut etre juste moi... Je sais pas, la preuve, je l'ai pas vue en relisant ton texte et je ne l'ai vue qu'en ecrivant mon commentaire... haha, sacre moi!

Sinon j'aime bien le ton, l'ambiance du texte, ca fait.. ben comme tu voulais que ca fasse, la, donc je suppose que c'est d'autant plus un bonne chose haha!!!

Voila, j'ai fini de deblaterer inutilementtttt

J'avais effectivement rien vu aller pour la serveuse.

Le petit monsieur qui regarde par la vitrine il est inspiré par qq1 de réel?

OUI.

Tiens, ca, c'est pour me venger de toi qui brise le punch sur mon texte haha!!!

Ben laaaaa. C'est pas comme ca que tu vas me facher ma fille haha
Oui c'est inspire de quelqu'un de reel, un bien pauvre monsieur d'ailleurs. J'avais plein de copains qui venaient me voir le samedi soir pour jaser c'etait sympa Mais lui, j'aimais bien lui donner du cafe et des muffins gratuits haha

Ahhhhh pis moi j'en avais meme pas.... Z'est pas zuste...